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Photo du rédacteurPierre Simard

Entre le pardon et la paix d'esprit


Selon mon expérience, les lectures que j’ai faites et les discussions que j’ai eues sur le sujet, le pardon pur et inconditionnel est une invention théologique pour rétablir les liens familiaux et sociaux.


Le pardon suppose que l’agresseur reconnaisse ses torts et qu’il s’engage volontairement, librement et totalement à réparer de toutes les manières possibles, tous les torts commis. Le pardon est permanent, irréversible et inconditionnel.


Ça suppose qu’il n’y a aucune intention égoïste ni aucune condition dans le pardon offert. Ça doit être un don offert de manière libre et volontaire, ça installe une ère nouvelle de réconciliation avec soi et l’autre, ça efface la faute comme rien n’était jamais survenu et ça rétabli l’équilibre et le lien.


Ça suppose que l’agresseur reconnaisse d’emblée ses torts et qu’il s’engage à changer en faisant en sorte qu’il ne commettra plus jamais ce genre de faute envers qui que ce soit, tout en sachant très bien que malgré tous ses efforts, un repentir sincère et la meilleur volonté du monde, il se pourra très bien que l'agresseur ne soit jamais pardonné pour ce qu’il a fait.


Ça suppose de la part de la victime de reconnaitre en soi avoir la possibilité de punir ou de se venger mais de choisir d’y renoncer. Si ce n’est pas tout ça, ce n’est pas du pardon.

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Faut-il re rappeler, je suis dans l'univers de la relation d'aide depuis plus de quarante ans. Théologien de formation, j'ai été chargé de cours universitaire et enseignant de morale et de FPS (formation personnelle et sociale). J'en connais un bout sur les discours religieux, spirituels et nouvel-âgistes. Pour moi, c’est clair, je ne souscris pas à ces conditions du pardon qui apparaissent comme un dû moral et une obligation spirituelle.


Personnellement, je ne demande pas pardon et je ne pardonne pas.. pas comme ça en tout cas.


À la place, pour moi et pour les personnes qui s’inscrivent aux constellations familiales que j’anime, j’ai choisi de mettre en place des protocoles de récupération de paix intérieure dans lesquels chacun peut se libérer du fardeau qu’il porte, du ressentiment, de la colère, de la rancune, de la haine, de la rage et de l’envie de se venger, en nommant et en remettant la responsabilité de leurs actes aux agresseurs, qu’ils soient vivants ou morts, présents ou absents.


Selon mon expérience, dire à quelqu’un PARDONNE-MOI !

  • C’est donner le pouvoir à quelqu’un de pardonner ou pas

  • C’est se faire tout petit à ses pieds et se positionner en attente du verdict à savoir si je suis digne ou non de recevoir le pardon demandé.

  • Et si le pardon est refusé, comment faut-il sentir ? Se sentir humilié ? Honteux ? Coupable ?

  • C’est se déresponsabiliser en se trouvant des raisons et des excuses.

  • C’est être à la fois être victime des circonstances et coupable d’exister

  • C’est s’affaiblir et se rendre vulnérable au verdict

  • C’est nier sa propre valeur en ayant besoin du pardon d’un autre pour continuer son chemin de vie de manière digne


Voilà pourquoi je ne pardonne pas l’impardonnable et que je ne demande pas pardon.

Au mieux je peux présenter de sincères excuses et me rendre disponible pour réparer ce qui peut l’être si ça ne cause pas une autre blessure.


  • Comment accorder le pardon à un violeur ?

  • Comment accorder le pardon à un prédateur sexuel qui s’est acharné à sa besogne sur de jeunes enfants durant des années ?

  • Comment accorder le pardon à un père violent ?

  • Comment accorder le pardon à un escroc qui a causé une faillite ?

  • Comment accorder le pardon à un tueur d’enfant ?

  • Comment accorder le pardon à quelqu’un qui a brisé des vies ?


Trop souvent dire JE TE PARDONNE

  • C’est soit se positionner par en bas, avec comme conséquences de…

    • minimiser ce qui s’est réellement passé

    • fermer les yeux et tourner la page

    • acheter la paix en faisant semblant

    • faire plaisir à tout le monde, sauf à soi

    • faire comme si ce qui s’est passé est sans importance ni conséquences

    • mettre de coté ou essayer d’oublier la triste vérité

    • donner du pouvoir à celui qui veut le pardon

    • redevenir vulnérable et encore victime en se faisant petit

    • se sentir coupable et honteux de ne pas pardonner ou de résister

    • être jugé par ses proches pour avoir pardonner ou avoir refuser de pardonner

    • en plus ça donne donne le signal que ça peut recommencer puisque peu importe le mal causé, le pardon est possible


  • C’est soit se positionner par en haut …

    • en faisant sentir à l’autre que tu lui fais une faveur

    • en te promettant bien qu’un jour ou l’autre il va le payer

    • en achetant la paix sans vraiment pardonner

    • en voulant passer pour un héros auprès des tiens

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En vérité, pas plus que la vengeance, le pardon n’apporte la paix de l’esprit. Ce ne sont pas là des conditions obligatoires au bonheur, à la paix intérieure, au rétablissement et à la réalisation de soi.


Lorsque c’est fait correctement, respectueusement, lentement, avec amour, vérité, profondeur et sincérité, la démarche de redonner la responsabilité aux agresseurs des gestes et des conséquences sur sa vie, telle que je le propose lors des constellations familiales que j’anime, ça apporte un très grand sentiment de libération et la paix intérieure.

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Les pardons qui n'en sont pas


Excusez une erreur, une maladresse, un comportement inadéquat, même si ça a des allures de pardon, ce n'est pas du pardon, ça demeure une excuse.


Fermer les yeux, ce n'est pas du pardon.


Se taire pour éviter que ça dégénère, ce n'est pas du pardon.


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La paix d'esprit


Je ne pardonnerai jamais les personnes qui m'ont agressé, abusé, mutilé et humilié à répétition durant des années. Ça a brisé une partie de ma vie et ça m'a amené à errer ma vie. Même aujourd'hui, à 70 ans, je porte encore des traces sociales et physiques de ces blessures. Pourquoi pardonner ça ?


Ce que j'ai fait et que je propose aux personnes qui me consultent, c'est de faire la paix avec le passé, d'abord, lorsque c'est possible, en allant à la recherche d'informations pour comprendre ce qui s'est passé et ce qui a provoqué ces vagues de violence.


La violence passée s'inscrit dans une histoire, dans un contexte social et familial. Connaitre l'histoire cachée m'a permis de comprendre et le pourquoi des événements. Ça n'excuse rien, ça explique. Reste ensuite à faire la paix avec ça.


En utilisant l'approche bienveillante des constellations familiales, remettre les responsabilités à qui de droit, qu'il vivant ou mort, apporte la paix intérieure, surtout lorsque le représentant de l'agresseur reconnait les torts qu'il a commis comme faute.


Ça permet de dire les choses, telles qu'elles sont arrivées, sans ménagement ni retenue. Ça permet de tourner la page, enfin !


Parce que la démarche s'inscrit dans le corps, l'esprit, l'âme et l'énergie de la personne qui veut se libérer, cette démarche apporte la paix intérieure souhaitée. Au lieu de blessures vives, des cicatrices apparaissent. Hier devient une expérience de vie qui ne fait plus mal, demain ne fait plus peur.

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Tu veux retrouver la paix d'esprit ?


Tu cherches la paix intérieure ?


Contacte-moi par courriel en cliquant ici, je ferai ce qu'il faut pour que tu touches à ton objectif.




Pierre Simard, animateur, formateur, auteur et conférencier.









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